Ainsi de nous ... de Pierre Verdet

jeudi 28 janvier 2010
par  Michele

Étant d’humeur badine ce jour et ayant à l’esprit les peintures de notre ami Jicé (surtout celle des bouquets de fleurs), je me suis laissé aller en écrivant un poème ...

 

Ainsi de nous ....

 

Si tu croises sur ton chemin,

Le tournesol, la marguerite

Ne les froisse pas dans tes mains

Pour satisfaire à un vieux rite

Car leur douleur n’a pas de cri.

 


 

 


 

Aime-les d’un amour entier

Sans partage, et leur corolle

Sera un temple familier

Car s’il leur manque la parole

Leur silence n’a pas de prix,

 

Leur éclat n’a pas de limite

À l’amour dont tu les nourris.

Le tournesol, la marguerite

S’ouvrent à ceux qui les méritent

Et se fanent d’être incompris


Dépêche-toi, prends les chemins

Où le tournesol t’y invite.

Ainsi de nous…pauvres humains

L’amour est inscrit dans nos mains

Et se lit dans la marguerite.

 

Pierre Verdet

 

 

 


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Brèves

Un texte de Jicé écrit en 2010

mardi 12 octobre 2021


Un texte de Jicé écrit en 2010 pour l’exposition : Les saisons du Vin

Peindre, dessiner, photographier, calligraphier ...).

Peindre, dessiner, écrire, photographier, pour la plupart d’entre nous, de Reg-Arts Croisés, cela part de l’observation. Dans mon cas c’est LE point de départ de ma peinture. Et il m’a fallu quelques années pour comprendre ces peintres comme Cézanne qui allaient peindre sur le motif.

Dans ce monde qui nous entoure et nous inonde d’images, il reste que la place essentielle est celle de l’oeil qui fait voir. L’objet du peintre c’est de révéler sa vision aux autres.

La mienne est fragmentée. Je crois que la vision est une question de mémoire. Dans mon souvenir j’accumule des morceaux en vrac. Je les organise dans mon dessin.

Le choix par notre groupe d’un thème de travail comme celui du vin ne m’a pas gêné. Quoi de mieux que des vignobles pour révéler le relief, la courbure des terres. Quels tissages étonnants offre l’orientation des vignes et des piquets.

Tout près, je peux toucher les feuilles des vignes, la peau des ceps, les grappes. Et au fil des ballades, selon les saisons, des choses nous attirent. Ce sont nos galets en été, secs, si rouges parfois, fait de cette quartzite si dure qui s’est rubéfiée ou rayée au cours de sa pérégrination géologique. Ou à l’automne cette grappe écrasée du pied. Ou en hiver ces grappes sèches encore accrochées, si noires dans la neige.
Et parfois des surprises venues au détour de visites, un arrière plan dans une peinture de l’école de Simone Martini, La prédication de saint Jean-Baptiste (vers 1454) de Giovanni di Paolo visible au Petit palais d’Avignon. Dans ce petit panneau,la structure en damier des champs m’évoque celle des vignobles, et je me l’approprie. Comme je m’approprie ce bord de retable vu dans une église de l’arrière pays niçois, où un sarment de vigne tourne autour d’une colonne bleue, portant feuilles et grappes dorées.
Ces souvenirs vont rencontrer des lectures. Et pour unir encore plus ces deux choses, peinture et poème, j’ai voulu réunir le texte et l’image.

A propos de ...

lundi 6 décembre 2010

 

A propos de nos tableaux à plusieurs mains.

COBRA singulier-pluriel : ce livre de 98 m’a sauté en main. J’y ai découvert qu’à la création du groupe en 48, les poètes, peintres, philosophes qui l’intègrent se mettent à écrire et peindre sur les mêmes supports, à deux ou trois, ensembles.

Des « peintures-mots »comme dit Christian Dotremont le fondateur.

Et Pierre Descargues dans la préface de l’ouvrage précise :

 « c’est pour bien marquer que la création est un partage que dès la fondation de COBRA il y eu abondance d’œuvres collectives. »

Je pense qu’il y a eu avant ou après, voisines en esprit, de telles actions, sans doute. Mais je sens que nous avons attrapé le témoin d’une course toujours vivante.

Jicé